Aujourd’hui, j’aimerais partager avec vous un article publié dans le Quotidien de Paris le 28 mars 1975 rédigé par Louis Caldagues et qui met en perspective le Montpellier des années 1975, avant Georges Frêche. Comme quoi, la surdouée ne l’avait pas attendue pour exister… Bonne lecture :
“Montpellier, “ville savante” selon le Petit Larouse de 1925, ruban bleu de l’expansion en 1968, appelée aux plus hautes destinées régionales, était pourtant qualifiée par M. Albin Chalandon, en 1972, d’agglomération sous-industrialisée.
Depuis rien n’a changé. Montpellier tire la majorité de ses ressources des étudiants et des fonctionnaires. “Sa fabrique de peaux d’âne est de loin la première industrie de la ville” déclare avec humour un homme de lettres.
“A force de vendre du cirage aux intellectuels, les droguistes laissent d’ailleurs échapper de temps à autre un vers d’Homère” ajoute-t-il aussitôt avec piquant. Si les bancs des étudiants assoient l’économie de la ville, les 7.000 lits du centre régional hospitalier – deuxième industrie locale – la fortifie.
Tandis qu’au troisième rang on découvre non sans surprise l’industrie du galon. L’école d’application de l’infanterie a, en effet, créé plus d’emplois, d’après la jeune chambre économique, que l’implantation d’une usine I.B.M. qui occupe pourtant 2.500 personnes.
“Montpellier, c’est l’Eden, comparé à l’arrière-pays, dont le sous-développement s’accélère d’année en année” s’écrie-t-il enjoué. Comme le dit M. Saumade, professeur de sciences économiques “pour les années à venir, nos déserts sont des mines d’or”.”
Le temps des visionnaires… et des réalités non encore augmentées…
Illustration : IBM, coll. perso.