Dans le voisinage de la rue de l’Université, reliant la rue de l’Ancienne Intendance à la rue du Castel-Moton, à deux pas de la place de la Canourgue, se trouve une très curieuse rue qui nous replonge dans le passé médiéval de Montpellier, avec ses étroites venelles qui ne voyaient jamais le soleil.
Source du plan : Plan cadastral napoléonion, 1814, section L (du centre-ville) – Archives Départementales de l’Hérault, cote : 3P3600.
Cette rue du Figuier, ainsi dénommée pour la présence d’un figuier, vénérable arbre méditerranéen, dans un jardin qui la borde, est aujourd’hui la plus étroite de la ville de Montpellier. Elle mesure dans sa partie la moins large, un peu moins de deux mètres.
Pour cette raison, les montpelliérains avaient pris l’habitude de la dénommer rue Bombe-cul. Je crois qu’il n’est point besoin d’explications complémentaires pour que vous en saisissiez l’explication.
Comme vous pouvez vous en douter, cette rue et son étroitesse ont fait souvent l’objet de récriminations de la part des personnes qui habitaient dans le voisinage. Au milieu du XVIIIe siècle, la municipalité envisagea d’en donner le terrain aux voisins, c’est-à-dire d’en faire disparaître l’usage public. Il fallait en effet faire disparaître ce lieu où les domestiques des proches résidents de la rue de Ratte ou de Castel-Moton, plus aisés, avaient pris l’habitude d’y déverser leurs immondices.
Mais quelques années plus tard, en 1766, on préféra demander son élargissement à deux ou trois toises, soit dans notre système de mesures actuels, à quatre ou six mètres. Cela ne se fit jamais… et heureusement car nous aurions perdu une des plus surprenantes rues de notre Ecusson.
Source du plan : Plan cadastral napoléonion, 1814, section L (du centre-ville) – Archives Départementales de l’Hérault, cote : 3P3600.
