La faculté de droit et de science politique de Montpellier peut apparaître comme une des fiertés de la ville de Montpellier. Elle participe, avec ses 6.000 étudiants et ses nombreux professeurs, à son identité universitaire et à vocation de ville savante, à l’instar de la Faculté de médecine et des nombreux autres établissements d’enseignement supérieur qu’elle compte.
Héritière de la tradition mise en oeuvre par Placentin, dans la seconde moitié du XIIe siècle, la faculté de droit et de science politique peut apparaître comme la plus ancienne de France, héritière d’une tradition d’érudition ancrée dans Montpellier depuis ses plus lointaines origines.
Après plusieurs déplacements et une interruption de son activité pendant près de quatre-vingt ans, c’est depuis 1959 que la faculté de droit quitte le Palais Universitaire voisin, aujourd’hui devenu rectorat, pour s’installer dans ses locaux actuels, l’ancien couvent de la Visitation.
Le Couvent de la Visitation
Ce couvent de la Visitation est à l’origine un vaste ensemble religieux, circonscrit entre les rues de l’Université et de l’Ecole-Mage. Il trouve sa place dans un quartier où régnaient de nombreuses institutions religieuses et se situait dans le voisinage de l’Ort du Pape.
La construction de cet ensemble a été décidée en 1631 par l’Evêque Monseigneur de Fenouillet et s’inscrit dans la volonté de marquage du territoire montpelliérain par la religion catholique au lendemain des révoltes protestantes de 1622. Il a été édifié selon un plan établi par les religieuses originaires de la maison-mère d’Annecy.
Bâti de 1633 à 1698, il présente toujours sont cloître à quatre galeries et est un des deux derniers monastères de Montpellier, avec celui voisin des Ursulines, à avoir conservé intégralement son cloître.
L’église, quant à elle, avec sa nef unique à trois travées rectangulaires, achevée par un choeur carré a été livrée quelques années plus tard, en 1651. Sa façade est une des plus travaillée de la ville de Montpellier, avec ses niches surmontées de dômes ornés d’une coquille Saint-Jacques.
L’installation
“En restaurant l’ancien monastère de la Visitation, sobre et élégante bâtisse du XVIIe siècle, en construisant un grand immeuble neuf aux lignes simples et dépouillées, la faculté s’est donnée un cadre qui exprime parfaitement son esprit : fidèle aux traditions qui ont fait sa grandeur dans le passé, elle vit dans le présent et garde les yeux fixés vers l’avenir”
Georges Pequignot, in “Livre d’or de Montpellier – Montpellier-Béziers-Sète et l’Hérault”, 1964
Cette installation au coeur de la cité, alors même que les autres universités s’extrayaient du centre-ville pour créer des campus neufs au Nord de Montpellier, dans les collines situées au pied du Plan des Quatre Seigneurs, est confirmée par les propos du doyen Henri Péquignot : “Si elle a tenu à demeurer au coeur de la Cité, c’est qu’il lui a semblé, qu’attachée aux sciences sociales, elle devait demeurer au milieu de cette vie sociale qui est l’objet de son étude.”

Cette prise de vue est un très intéressant témoignage de l’état du bâtiment, avant la grande transformation qui a été conduite de 1997 à 1998 sous la direction de l’architecte Pierre Tourre. Depuis cette date, le cloître a été ouvert sur le jardin grâce à la disparition des cloisons vitrées et le dernier niveau a été modifié, ce qui est facilement identifiable par ses stores vénitiens.
Les plus importants travaux ont lieu entre 1952 et 1962.
Pour répondre à son dynamisme et aux nouveaux besoins, notamment ceux liés aux réformes continuelles qui l’ont amené à séparer sciences économiques et droit, l’architecte Marcel Bernard, procède à de profonds remaniements.
Plusieurs services sont déplacés vers la rue du Cardinal de Carrières et par la suite, vers Richter, dans des immeubles neufs construits en périphérie de Montpellier, à partir de 1985. Tous ces déplacements ont permis le réaménagement de la faculté historique.
Aujourd’hui, ce riche patrimoine est entretenu de façon fort scrupuleuse par l’université et par ses doyens successifs, qui, tous tentent d’en assurer la transmission, tout en l’insérant dans la modernité.