Né à Montpellier en 1833, et mort dans la même ville, Ernest Michel est ce que l’on a coutume d’appeler, aujourd’hui presque de façon péjorative, un peintre d’histoire. En dépit de ce qualification qui peut paraître négatif, il n’en était pas moins doué d’un talent indéniable qui lui permit de remporter le Grand-Prix de Rome.
Alors qu’une carrière parisienne pouvait offrir à lui, Ernest Michel choisit de revenir dans sa ville de naissance. Il marque durablement la vocation artistique de Montpellier durant les trente premières années de la Troisième République, particulièrement après 1871, où il est nommé conservateur du Musée Fabre et par la suite, directeur de l’Ecole des beaux-Arts.

Issu d’une famille qui évoluait dans le monde de l’artisanat, Ernest Michel manifeste très tôt des aptitudes pour le dessin. Pour favoriser ce talent, ses parents sollicitent le peintre Matet, un des plus réputés de Montpellier, pour lui donner des cours. Ensuite, ils consentent à l’envoyer à Paris pour suivre les cours de l’école des Beaux-Arts de Paris où il entre dans la section “peinture” le 10 octobre 1851. Il y fréquente les ateliers de son illustre compatriote Alexandre Cabanel et de François-Edouard Picot.
Très rapidement, il se fait remarquer par ses pairs. Ses études sont couronnées de très nombreux prix, pas moins de 13 médailles et mentions. En 1856, il remporte le 2e Prix de Rome, puis en 1860, le 29 septembre, le 1er Grand Prix de Rome pour son tableau “Sophocle accusé par ses fils” (aujourd’hui au Musée d’Orsay à Paris).

© Musée d’Orsay

© Musée d’Orsay
Il s’affirme alors comme un “Tenant d’un art officiel emphatique, déclamatoire et grandiloquent, au métier fermement maîtrisé mais fermé à toutes expressions contemporaines, cette figure incontournable de la création artistique montpelliéraine, règne sur la préfecture héraultaise pendant le dernier quart du XIXème siècle”
A Montpellier, on lui doit notamment les peintures décoratives de la salle des audiences solennelles du Palais de Justice de la ville de Montpellier, mais aussi le décor à la Voie lactée du plafond du foyer du théâtre, une importante fresque de 20 mètres sur 4, sur laquelle évoluent quarantaine de nymphes dénudées et flottantes sur un ciel bleu nuit étoilé.

L’année suivante, il est nommé conservateur du Musée Fabre.
Il fut inspecteur de l’enseignement du dessin pour l’académie de Toulouse et a contribué à ce titre à la grande enquête sur l’enseignement du dessin en France en 1879.
Le 16 novembre 1880, il fut nommé chevalier de la Légion d’honneur.

Parmi les oeuvres les plus célèbres que nous lui connaissons figure au premier chef “le bureau de l’association des étudiants de Montpellier aux fêtes du VIème centenaire” peint en 1892 pour commémorer les 600 ans de l’université de Montpellier.

