Ce matin, je me permets de partager avec vous un texte que j’avais rédigé sur la rue Foch dans le cadre d’un travail universitaire que je conduisais en géographie historique quelques années avant le changement de millénaire. Il correspondait à ce que l’on qualifierait aujourd’hui de master et portait le titre “Montpellier, ville bourgeoise”.
A l’issue de la soutenance, j’ai été surpris de recevoir une proposition de publication de mon texte par les presses de l’université Paul Valéry – Montpellier III dans la collection “Recherches”. Je ne remercierai jamais assez M. Jean-Paul Volle – par la suite mon premier directeur de thèse – pour avoir eu la patience de l’amender fortement, mais également l’immense professeur d’histoire moderne Henri Michel, et M. Alain Gensac, architecte en chef de la ville de Montpellier, d’avoir pris le temps de lire les nombreuses pages qui le composaient et de prendre part à mon jury.
Je vous propose donc aujourd’hui de parcourir quelques pages de ce texte, un peu moins d’une dizaine, portant sur la création de la rue Foch. Dans ces pages, j’avais travaillé sur les origines du projet, ce qui n’avait été fait que très partiellement, mais aussi sur les principes qui soutenaient sa réalisation.
Il est évident que depuis ce début des années 2000, ma réflexion sur l’urbanisme montpelliérain a bien évolué, ainsi que ma documentation. Mais j’ai la faiblesse de penser qu’il reste quelque peu intéressant, du moins assez intéressant pour vous l’offrir tel qu’il fut publié.
En vous priant par anticipation de bien vouloir excuser le style, celui d’un jeune homme qui abordait pour la première fois un travail de recherches, je vous souhaite une belle lecture de ce texte… qui m’a coûté de nombreuses heures de travail.

© Fabrice Bertrand
“Sur quelque trois cents mètres de long, une quinzaine de large, l’entaille de la rue Foch surprend à l’échelle de l’Ecusson, mais n’est, à l’échelle de la ville d’aujourd’hui, qu’un modeste geste d’urbanisme s’achevant en cul-de-sac sur une rue médiévale. En rupture dans le tissu urbain qu’elle cisaille, elle n’impose aucune direction privilégiée dans la ville contemporaine.
Tout au plus, elle offre un cheminement agréable vers la rue de la Loge et la place de la Comédie aux habitants des quartiers du Peyrou, des Arceaux et d’Assas [si tant est que l’on passe outre l’espace restreint qui a été soustrait pour les piétons]. En outre, elle se prête mal à la circulation automobile, non par le gabarit de la rue mais par les contraintes de ses extrémités, la porte de l’Arc de Triomphe d’une part, les rues de la Loge, de l’Aiguillerie et la rue de l’Université, ouverte à la circulation, d’autre part.
L’évidence de son ouverture a toutefois mis du temps à s’imposer. Trouvant certainement son origine dans l’Ancien-Régime, ce projet fut mis en œuvre très tardivement sous le Second Empire pour n’être achevé qu’au tout début de la Troisième République. La rue Foch porte en quelque sorte en elle les incertitudes de sa création qui l’empêchent de s’imposer de manière définitive dans la dynamique urbaine de Montpellier.
La rue Nationale, un projet inscrit dans l’Ancien régime
En 1834, M. Saintpierre, un riche propriétaire foncier, rappelle à ses confrères, lors d’une séance du conseil municipal, l’ancienneté d’un important projet d’urbanisme qui visait à relier l’ouest de Montpellier à la Citadelle par une rue qualifiée d’Impériale. Cette entreprise de grande ampleur qui avait pour objet de repenser la vieille ville par rapport à des éléments extérieurs se rattache à une tradition dont les premières mentions remontent à l’année 1698 après que l’intendant Lamoignon de Basville, eut aplani le promontoire rocheux du Puy Arquinel et en ait fait un agréable belvédère surplombant un panorama embrassant les Alpes, les Pyrénées, les Cévennes et la mer.
À cette époque, il était seulement question d’améliorer la circulation dans Montpellier grâce à l’élargissement des rues de la Butte, de l’Alouette, de la Carbonnerie, du Tricot, de la Blanquerie, du Saint Sacrement, et de Saint Pierre.. La porte du Peyrou ne constituait pas le repère d’alignement. L’entrée basse du Jardin des Plantes jouait ce rôle. Il s’agissait alors d’un alignement de fortune visant simplement à aérer le tissu urbain dense pour permettre aux riches propriétaires riverains d’élever des façades dignes de leurs positions sociales.

© Archives Municipales de Montpellier, 1Fi15
Par la suite, l’idée de l’élargissement de voies existantes est abandonnée au profit de la percée qui apparaît comme la seule entreprise acceptable.
Jacques Pons mentionne dans sa thèse une allusion à un projet de percement dans un ouvrage intitulé “Description de la ville de Montpellier par l’auteur du nobiliaire historique du Languedoc” daté de 1764. Quelque quarante ans plus tard, Hamelin indique qu’ “un beau projet existe, c’est de percer une rue qui conduirait de cette porte (celle du Peyrou) à l’Esplanade, en face de la citadelle et […] déblayerait l’Arc du Peyrou et des rues mal percées…“.
D’autres indices dispersés au hasard d’actes administratifs prouveraient sans contestation possible que ce projet de percement d’une rue allant du Peyrou à l’Esplanade est plus ancien encore et qu’il remonterait à l’extrême fin du XVIIe siècle. Durant le premier quart du XVIIIe siècle, de nombreuses mutations d’immeubles situés dans le quartier de la porte du Peyrou sont opérées au bénéfice de riches montpelliérains particulièrement bien insérés dans les réseaux de décision locaux.

© Archives Municipales de Montpellier, 1Fi15
Bonnier de La Mosson, le plus riche montpelliérain et certainement un des plus importants spéculateurs français fait l’acquisition de cinq immeubles dans l’île Sarret. Dans les années 1720, un des principaux acteurs de l’aménagement routier de la province de Languedoc achète une grande demeure sur le tracé de la future avenue Foch. Ces acquisitions, effectuées le plus souvent devant des témoins dont la profession est dissimulée démontrent de façon satisfaisante l’ancienneté de ce projet qui trouverait ses racines dans un XVIIe siècle finissant.
Pourquoi Bonnier de La Mosson, propriétaire de nombreux immeubles dans l’Ecusson dont l’hôtel des Trésoriers de la Bourse et un autre hôtel situé dans la Grand’rue, aurait-il eu besoin de se porter acquéreur d’un nouvel immeuble, mal agencé, à une époque où la location d’appartements ne dégageait pas d’importants bénéfices ? Il est quasiment certain que ces achats correspondent à des anticipations sur le percement ultérieur d’une rue visant à dégager les abords de la porte du Peyrou.
De plus, cet aménagement urbain correspondait fort bien aux tendances hygiénistes de l’époque et surtout aux représentations en vogue de la ville idéale développées par les architectes italiens qui avaient travaillé à la réalisation de quelques folies vers la fin du XVIlle siècle.

Source : Collection Fabrice Bertrand
Mais son rappel par M. Saintpierre avait été formulé dans une période où la situation financière de la ville de Montpellier était très mauvaise. Par manque de finances, sa proposition fut rejetée à une écrasante majorité. Peut-être, l’idée n’avait-elle pas encore trouvé son public! La bourgeoisie restait attachée à une gestion de l’espace urbain respectant les principes d’Ancien Régime. Aussi fallut-il attendre l’amélioration des finances de la cité et l’engagement d’un maire progressiste, David Jules Pagézy pour que le projet obtienne l’assentiment du conseil municipal et passe finalement à l’étude.
La rue Foch, un projet dans son temps ?
En 1861, poussé par la réussite des Grands Travaux Lazard, le maire, dans le préambule de son discours d’introduction devant un nouveau conseil municipal, reprend à son compte le projet de percement :
“Enfin, messieurs, nous avons tous été élevés dans l’idée que, avant la Révolution, les Etats de Province, et l’administration municipale de Montpellier, avaient conçu de relier le Peyrou à l’Esplanade par une grande voie qui partirait en ligne droite de l’axe du Peyrou et arriverait au milieu de l’Esplanade (…). L’administration municipale a cru devoir ordonner des études qui seront bientôt complètement terminées. Le travail exécuté à ce jour prouve que le projet est réalisable“.
Cependant, ce rappel historique par Pagézy ne signifie pas forcément son attachement aux idées urbanistiques de l’Ancien-Régime. Il exprime le désir, après l’avortement des grands projets architecturaux de la Cour des Comptes, Aides et Finances de Montpellier, d’accomplir un acte monumental, majestueux, un acte haussmannien dont les élites montpelliéraines pourraient s’enorgueillir.

© Photo extraite de l’ouvrage “Les boulevards de Montpellier, leur histoire”, de Louis-H. Escuret
La rue Foch, reflet des élites urbaines
Il s’agissait pour lui de faire coïncider la ville de Montpellier avec son importance économique et financière.

Maire de Montpellier (1852-1869), député de l’Hérault (1863-1869), sénateur de l’Hérault (1876-1879)
Portrait exposé au Musée du Vieux Montpellier
@ Cliché Fabrice Bertrand
Montpellier rayonnait sur un espace très riche et était le cadre de vie d’une grande bourgeoisie dont la volonté était de hisser son lieu de résidence à une image reflétant de façon satisfaisante sa condition, sa fortune et surtout ses valeurs. Ce projet devait être un signifiant de l’adhésion précoce de cette ville de province, monarchiste de cœur, à l’Empire.
Le projet développé par Pagézy s’inscrit pleinement dans le courant parisien d’haussmannisation, à la recherche du goût impérial et de la rentabilité financière. Mais ici, l’haussmannisation trouve une justification d’ordre historique devant faire disparaître toute forme d’opposition.
Une commission pour l’exécution de la Rue Impériale est donc créée en février 1862. Elle est constituée de huit membres issus du conseil municipal. Quatre d’entre eux doivent être remplacés immédiatement car ils étaient propriétaires de biens sur le tracé projeté.
Toutefois, l’esprit partisan faisait encore partie de cette commission car ses nouveaux membres étaient tout autant impliqués que les précédents.
Le 8 juillet 1862, le rapporteur de la rue Impériale, Gaston Bazille soumet au conseil municipal l’étude que la commission a rédigée. Ce rapport reprend la totalité des idées exposées par David Jules Pagézy, mais souligne l’urgence de la réalisation. Il s’agit d’ouvrir une “rue monumentale” de six cent cinquante mètres de long sur vingt mètres de large, reliant la promenade du Peyrou à l’Esplanade. Le devis élaboré par l’architecte de la ville, Cassan, chiffre ces travaux à un million sept cent quarante mille francs, une somme très lourde pour l’époque mais ne représentant à peine que le cinquième de la fortune du plus riche montpelliérain et tout au plus trois ou quatre fortunes de négociants moyens.

Avocat, propriétaire viticulteur, sénateur de l’Hérault (1879-1888), président de la Société centrale d’Agriculture de l’Hérault.
Père de Frédéric Bazille
© Geneanet, arbre Bourelly
Les améliorations apportées à la trame urbaine saturée tant sur le plan de l’esthétique que sur celui de l’hygiénisme méritent bien ce sacrifice qui peut être moins important si les travaux sont commencés immédiatement car, d’après le rapport lu par Gaston Bazille, la conjoncture économique est favorable : les matériaux sont peu chers et les capitaux publics disponibles. Le rapport est adopté sans grandes discussions par le conseil municipal.
Parallèlement au projet de la municipalité, le préfet de l’Hérault, Pietri soumet au Conseil Général un projet d’agrandissement de la Préfecture, qui aurait dès lors sa façade principale sur la rue “impériale”. Le conseil départemental adopta le 17 août 1863 une clause particulière qui eut par la suite d’importantes conséquences : “le percement de la rue Impériale était l’occasion pour le département d’aborder résolument le projet d’agrandir la Préfecture, le conseil subordonnait la poursuite du projet actuel à l’exécution de la rue Impériale”. Dès lors, le projet de reconstruction de la Préfecture et celui de la rue Impériale ne pourront être dissociés.

Ce projet qui avait pour objectif d’ouvrir une voie monumentale à la gloire de l’Empereur cachait en fait un second projet d’assainissement des quartiers périphériques proches. Le quartier Sainte Anne au sud et celui de la Canourgue au nord devaient disparaître et laisser place à de larges avenues haussmanniennes s’articulant avec les réalisations des “Grands Travaux Lazard ” [sur lequel nous reviendrons prochainement]. Toutefois, le ministère, confronté à de nombreuses réclamations émanant des opposants à ce projet, refusa d’accorder son aval au plan proposé. Certainement l’avait-il jugé trop ambitieux et extrêmement démesuré pour une ville comme Montpellier.
En effet, ce réaménagement offrait près de 40% de la superficie de l’Ecusson aux entrepreneurs de travaux publics. Face au refus ministériel, la municipalité se résolut à proposer un nouveau projet en se recentrant sur l’objectif initial : le percement d’une rue reliant les deux promenades de la ville. Dans ce nouveau projet, seul un tiers de la surface qui devait être touchée par le premier projet, est atteint par les expropriations.
Le 5 juillet 1865, ce projet est déclaré d’Utilité Publique par ordonnance ministérielle. La municipalité lance l’opération et recherche un entrepreneur présentant une sécurité financière pour effectuer ces travaux. Après avoir sollicité Omer Lazard, copieusement enrichi par les “Grands Travaux” qu’il avait effectués à Montpellier, la municipalité contacte d’autres compagnies. Cependant, aucune d’elles ne présente des garanties financières suffisantes.
La même année, un nouveau préfet est nommé. Celui-ci souhaite modifier l’ordonnancement intérieur de la Préfecture et construire une nouvelle façade selon les principes de l’architecture impériale sur la rue Impériale à ouvrir. Il poussa la municipalité à prendre, en l’absence d’un entrepreneur sérieux, le danger de commencer les travaux malgré l’avis de M. Gaston Bazille. Ainsi la commune se lança dans l’acquisition de maisons dont l’expropriation était prononcée. Les travaux de la Préfecture commencèrent donc en 1867.

© Loïc Vannson, 2019
Deux ans plus tard, ce bâtiment fut presque fini alors que se présente une compagnie enfin solide : la Compagnie Générale des Travaux Publics et Particuliers. Elle est représentée par M. Melon de Pradou, qui demande à la mairie de bien vouloir consentir à une augmentation du devis d’un million deux cent cinquante francs.
Alors qu’un entrepreneur présentant toutes les garanties venait d’être trouvé, Pagézy fut battu aux élections législatives en juin 1869 et démissionna de son poste de maire le premier juillet. Il fut suivi peu de temps après par Gaston Bazille, le second chantre de la percée haussmannienne. Avec le départ de ces deux partisans de l’urbanisme haussmannien, tout le monde croit le projet de la rue Impériale mort. Il va renaître sous l’étiquette nouvelle de projet de rue Nationale.
Pendant la guerre de 1870, le projet de la rue Impériale, n’était plus le centre des préoccupations de la commission. Le conseil municipal refusa la demande de la Compagnie Générale des Travaux Publics et Particuliers alors que les contrats devaient être signés. Les affaires traînaient et le conseil municipal décida que les maisons achetées sous la municipalité précédente devaient être mises en location.
Le nouveau conseil municipal présidé par Alexandre Laissac ne sut au début que faire de ce projet auquel ses membres étaient – semble-t-il — majoritairement opposés. En 1870, un conseiller municipal propose d’abandonner le projet précédent jugé trop onéreux et envisage la mise en place d’une commission devant travailler sur de nouvelles bases. La percée en ligne droite jusqu’à l’Esplanade n’est plus considérée comme nécessaire. Le nouveau projet souhaite faire de la future place de la Préfecture un carrefour articulant deux voies, deux larges avenues. Derrière ce nouveau projet transparaît une inflexion de la volonté municipale. Ce ne sont plus les promenades qui sont reliées, mais la Préfecture aux deux promenades. On voit donc un glissement de la volonté urbanistique municipale.
Le contre-projet Aldebert
En 1874, un conseiller municipal du nom d’Aldebert fut chargé d’étudier un nouveau projet de rue non plus Impériale mais Nationale.
Son projet a pour but de ramener les travaux dans des limites financières plus raisonnables et d’éviter tous les travaux luxueux, en particulier les façades uniformes dont la municipalité précédente avait son cheval de bataille. Toujours pour des raisons financières, il propose de ne réaliser que la première partie du tracé de la rue, c’est-à-dire de raccorder la promenade du Peyrou à la place de la Préfecture et de finir cette rue en cul de sac sur la rue de l’Aiguillerie. Sa largeur aussi est réduite et n’est plus que de quatorze mètres. Les projets de façades monumentales et uniformes, objets de tous les soins de l’ancienne municipalité sont abandonnés.
Le 18 février 1874, le conseil municipal accepta le projet de M. Aldebert : “Le Conseil vote la construction de la rue Nationale à partir de la porte du Peyrou jusqu’à la rue Rosset ; la partie qui en formait le prolongement de la rue Rosset à l’Esplanade est et demeure abandonnée”.
L’adoption du projet définitif

Dit perspective “Pointu-Norès, préfet de l’Hérault,
sous l’administration de M. Laissac, maire de Montpellier”.
Dimension 69×65 cm
En 1875, le plan définitif de la rue Nationale est présenté au public. Une nouvelle enquête de commodo et d’incommodo est lancée en mars 1876. David Jules Pagézy y formule la plus virulente critique. Dans un mémoire d’une douzaine de pages, il décrie la diminution de la largeur de la rue Impériale à quatorze mètres et demande l’abandon du percement jusqu’à la rue de l’Aiguillerie. La percée doit, selon lui, s’arrêter, après des propositions plus pharaoniques, simplement au niveau de la Préfecture, et avec l’économie réalisée, la rue serait maintenue dans la dimension la plus large, c’est-à-dire vingt mètres.
La Commission répondit que cette réclamation “était inspirée par un parti pris de dénigrement et d’opposition systématique“. En 1876, pour accélérer les accords ministériels, le conseil municipal dépêcha deux de ses membres à Paris, MM. Bertin et Castelnau, pour défendre le projet auprès du Ministre de l’Intérieur. Le 7 juillet, le projet de la rue Nationale était approuvé par les plus hautes autorités nationales et 15 juillet 1876, le décret rectificatif du premier décret d’utilité publique fut promulgué.
Le conseil municipal déclara “que pour aider la classe ouvrière qui se ressent du phylloxéra, l’administration s’efforcera de faire commencer les travaux à partir du premier octobre prochain“. Un entrepreneur fut trouvé en la personne de M. Bernard. Il s’engagea à réaliser la rue Nationale en trois ans. Mais le 18 avril 1877, les travaux étaient en retard et le conseil municipal n’eut d’autres solutions que de venir en aide à l’entrepreneur dont les finances n’étaient pas si solides qu’il avait annoncé.
La réalisation du tronçon Arc de Triomphe-Préfecture prit fin en juin 1882. Mais Alexandre Laissac souhaite prolonger la rue Nationale jusqu’à la rue de l’Aiguillerie car la dépense ne sera pas importante, tout juste cent cinquante trois mille francs.
L’enquête montra qu’aucune résistance au projet de prolongement de la rue Nationale n’était déclarée. Le Décret d’Utilité Publique parut dans le bulletin des lois le 29 octobre 1883. Ce tronçon ultime de l’avenue Nationale ne sera achevé que trois ans plus tard.
A suivre…

© Fabrice Bertrand
Bibliographie et liens
Ghislaine Fabre et Thierry Lochard, 1994 .- “L’haussmannisme montpelliérain”, in Revue de l’Art, année 1994, volume 106, numéro 106, p. 23-38. (source Persée)