L’histoire méconnue du Nouvel An

Ça y est, c’est le Nouvel An…

Nous avons basculé dans une nouvelle année : nous sommes enfin en 2025. Pourvu que cette année 2025 soit bien meilleure que celle qui s’est écoulée. C’est du moins ce que nous pouvons nous souhaiter.

Mais savez-vous qu’il n’en fut pas toujours ainsi ? Pendant fort longtemps, d’un pays à l’autre, les jours qui marquaient ce changement pouvaient varier.

Des origines antiques à l’époque médiévale

Sans remonter jusqu’à l’Antiquité romaine, où le premier jour de l’année était initialement le 1er mars avant qu’il ne soit ramené au 1er janvier sous le règne de Jules César (au milieu du Ier siècle de notre ère), ni même à Charlemagne, qui avait choisi comme date du basculement le 25 décembre (jour de la Nativité du Christ, mais aussi de son couronnement empereur), rappelons simplement que les Capétiens avaient élu la date de Pâques pour faire débuter l’année civile.

Ainsi, pendant près de six siècles, de la fin du Xe au milieu du XVIe siècle, toute l’administration se renouvelait à cette date hautement religieuse, qui pouvait varier d’une année à l’autre. Dans nos provinces, et dans chacune des communautés villageoises, les brigues consulaires – c’est ainsi que l’on désignait les élections des édiles municipaux – se déroulaient chaque jour de Pâques, à l’issue de la messe.

Il fallait bien mettre de l’ordre dans cet état de fait assez archaïque et faire en sorte que le Nouvel An soit partout le même.

L’ère des réformes du Nouvel An : du roi Charles IX au calendrier grégorien

C’est par les Édits de Paris (1563) et de Roussillon (9 août 1564), promulgués par le roi Charles IX, que tout bascula et que l’année civile fut fixée au 1er janvier. Pour autant, la réforme ne s’appliqua pas aussitôt : le Royaume de France se montra réticent à l’innovation. L’entrée en vigueur de cette réforme du Nouvel An ne fut effective que quatre ans plus tard, après l’enregistrement de ces édits par les Parlements de Paris et de Province.

En cette fin d’année 1563, le roi Charles IX était en visite royale dans les provinces. Le 31 décembre, il quitta Montpellier pour se rendre à Pézenas, alors la véritable capitale politique du Languedoc. C’est ainsi qu’il passa le premier 1er Nouvel An qu’il avait fixé dans notre bonne terre languedocienne, aux abords de Montpellier, dans un petit village environnant…

Mais ce qui valait pour la France et ses territoires ne valait pas pour l’ensemble de la Chrétienté. Il fallut attendre 1582 pour que le pape Grégoire XIII adopte le calendrier solaire, le célèbre calendrier grégorien, puis encore quarante ans, en 1622, pour que le 1er janvier soit reconnu comme le premier jour de l’année à l’échelle du monde chrétien. Bien sûr, cela ne concernait alors que la Chrétienté, et pas encore la totalité du vieux continent. Les autres pays européens adoptèrent progressivement le nouveau calendrier au cours des XVIIe et XVIIIe siècles, abandonnant leurs dates de début d’année plus ou moins divergentes.

Le Nouvel An dans la diversité des calendriers modernes

Comme on le sait, la Révolution française souhaitait abattre le poids de la religion. De 1792 à 1806, elle adopta un éphémère calendrier républicain qui abolissait le 1er janvier comme début de l’année, lui préférant le 1er vendémiaire, correspondant à l’équinoxe d’automne.

Ailleurs, la situation demeure différente.

La plupart des pays asiatiques ont conservé un calendrier luni-solaire et célèbrent ainsi la nouvelle année entre le 21 janvier et le 19 février. Cette année, le Nouvel An chinois aura lieu le 29 janvier. Dans le monde musulman, le calcul tient compte des phases de la lune, si bien que le début de la nouvelle année tombera cette fois le 26 juin.

Pour aller plus loin, bibliographie et liens :

Lounguine Sophie .- Fêtes de Noël & jour de l’an autour du monde. Histoires, coutumes, recettes, rites, traditions .- Horay, 2007, 207 p.

“Les calendriers, ça date“, émission de C’est pas sorcier, 23 mai 2013