Le 11 mars 1907, naissaient les célèbres manifestations du Languedoc dont le point d’orgues va être le surprenant défilé des gueux qui va réunir à Montpellier le 9 juin près d’un Languedocien sur deux soit près de 700.000 personnes, formant ainsi la 3eme plus grande manifestation française de tous les temps !!!
L’histoire débute dans le petit village d’Argeliers dans l’Aude, où le “Comité de défense viticole” qui était également connu sous le nom de “Comité d’Argeliers” organise la toute première manifestation de cette longue série.
Ils se plaignent de la fraude sur le vin, de ces vins frelatés qui détruit la prospérité de notre Midi viticole et ruine nos petits viticulteurs.
87 personnes se présentent à Argeliers le 11 mars 1907 et c’est alors qu’apparaît un orateur de talent en la personne de Marcellin Albert, un simple petit viticulteur de cette localité où il est également propriétaire d’un modeste café.
A ses côtés quelques figures se font jour dont le docteur Ferroul de Narbonne.
Quelques jours plus tard, le 24, 300 personnes se réunissent à Salleles-d’Aude. Marcellin Albert s’impose alors comme le leader incontesté du mouvement et on décide que chaque semaine, chaque dimanche, se tiendrait un meeting dans une ville différente.
Le succès est au rendez-vous et la contagion agite le sud de la France : ils sont 600 à Bize le 31 mars, 1.000 à Ouveillan le 7 avril, 5.000 à Coursan le 14 avril, 15.000 à Capestang le 21 avril, 25.000 à Lézignan le 28 avril, 80.000 à Narbonne le 5 mai, 150.000 à Béziers le 12 mai, 180.000 à Perpignan le 19 mai, 200.000 à Carcassonne le 26 mai, 250.000 à Nîmes le 2 juin, 600.000 et 800.000 à Montpellier le 9 juin.
La suite est une autre histoire…
Les 19 et 20 juin, ils se réunissent à Narbonne et face à la puissance de ces manifestations et à ce qui apparaît comme l’insurrection du sud, Paris prend peur. Clemenceau lance les soldats et le résultat est terrible : 6 morts et 33 blessés…
C’est alors que le coup devient fatal pour le gouvernement : la 6ème compagnie du 17ème régiment d’infanterie se mutine et refuse de suivre les ordres des préfets. Clemenceau n’a plus le choix, il doit négocier avec Marcellin Albert… Nous vous raconterons la suite prochainement, cette entrevue entre le chef des gueux et le chef de la France forte.
